Lettre aux amis du monde entier buveurs de bon vin de Bordeaux... et
d'ailleurs
| NOS DEGUSTATIONS |
| BELLES DU MEDOC ANNÉES 80 (1) |
| Que les années 80 nous semblent déjà loin ! Le siècle a changé, nous avons changé. Le vin demeure… Alors, quid des 1982, 1985 et 1986, et des 1989 dont quelques-uns seraient encore à venir ? Nous avons voulu vérifier en quel état les belles du Médoc atteignaient leur majorité. |
1 : 1982 - 1985 VENDREDI 28 FÉVRIER 2003 |
| Nous étions 14 réunis autour d'une
poule au pot au riz (recette Alain Dutournier, sans la sauce tomate
aigre-douce) prolongée par une mousse au chocolat à
la pomme verte (recette Pierre Hermé), pour déguster
à l'aveugle 10 bouteilles du Médoc de 1982 à
1986. On savait que plusieurs intruses (en italiques) avaient
infiltré le groupe de la rive gauche (note /20). Le classement s'est établi ainsi : 1. Ségur 1985, Haut-Médoc CB (Parempuyre). La santé et la bonne humeur de ses 18 ans lui ont valu la tête du classement, avec un 13,7/20. La maturité de ce vin (bu en 6ème position), qu'il est conseillé d’ouvrir au bout de 4 ou 5 ans, avait perduré et sa belle souplesse encore fruitée faisait toute la différence. Bénédicte et Jérôme (Ségur) étaient assez contents. 2. Patarabet 1982, AOC Saint-Émilion (12,9). En fin de vie, avec une vigueur encore présente (bu en 5ème). Rond, goûteux, un dépôt bien visible, et la légèreté typique du St-Émilion de plaine (voir "Nos Voyages" 09/01). 3. Labécade 1982, Listrac (12,6). De la race, de la franchise, sans trace de sénilité (bu en 3ème). Première surprise de la soirée, ce vin de marque peu connu est issu du Château Fourcas-Loubaney (CB Listrac). 4. Olivier 1985, Pessac-Léognan CC (10,6). Bu en dernier, il est apparu dilué, pataud, morne, "amorti" (ainsi que les jeunes disaient des adultes dans les années 60). 5. Certan-Giraud 1982, Pomerol (10,2). Décevant (bu en en 4ème). S'il avait eu du caractère, ce n'était plus ce soir qu'un vague souvenir. 6. Plagnac 1984, Médoc (Bégadan) CB (10,1). Bu en 1er. Neutre dans nos verres, ce vin de Cordier-Mestrezat se place généralement mieux dans le classement des CB Médoc. 7. Ségur 1986 (8,7). Deuxième surprise de cette dégustation : la grande différence avec son aîné d'un an sorti 1er. Désossé et faible (bu en 7ème). Bénédicte et Jérôme (Ségur) étaient étonnés. 8. Franquet-Grand-Poujeaux 1983, Moulis CB (7,7). Provenant du meilleur coin de Moulis, Poujeaux, son âme avait dû y retourner (bu en 2ème). 9. Cantemerle 1985, 5ème CC Haut-Médoc, bu en 8ème (non noté) : la dernière d'une caisse bue à la mi-90 avec un très grand plaisir, était bouchonnée. 10. Bel Orme Tronquoy de Lalande 1982, Haut-Médoc CB à St-Seurin de Cadourne (non noté) : martyrisé par la surchauffe dans une cave parisienne, les stigmates de sa longue souffrance étaient trop visibles pour que nous ayons pu en conscience lui attribuer une note. En guise de digestif, nous avons bu deux bouteilles "hors période" : - Tayac 1989, Côtes de Bourg, encore ferme mais au contour flou. - Curé Bon 1989, Saint-Émilion GCC (plateau de La Madeleine) : une belle chair ayant résisté au temps. Depuis cette époque, le bon curé a disparu : on ne le rencontrera plus entre Belair et Ausone; la parcelle de 3,9 ha a en effet été acquise par Château Canon en 2000, intégrée à son domaine et… débaptisée, - un comble ! NB : AOC = Appellation d’Origine Contrôlée, CB = Cru Bourgeois, CC = Cru Classé, GCC = Grand Cru Classé 14 participants : Hélène et Hervé Lebec, Monique Ollier et Jean-Michel Besnier, Dominique et Pierre Prieu-Martinaud, Ewelina et Bruno Revault, Raphaële et Philip Roffey, Bénédicte et Jérôme Ségur, Bully et Daniel Berger |