Lettre aux amis du monde entier buveurs de bon vin de Bordeaux... et d'ailleurs

 














NOS VOYAGES

retour nos voyages


15 au 28 février 2002
-
Un petit Tour au CHILI
Si les balades les plus belles sont toujours les dernières, celle-ci a été vraiment exceptionnelle, les paysages surtout : l'immensité des déserts de l'altiplano à 4000 m., les sommets des volcans de la Cordillière, les étendues et reliefs de la Patagonie...

Il existe trois régions vinicoles grosso modo :
1. Aconcagua, 2. Valle Central, 3. Sur,
réparties en 8 sous-régions d'appellation:
1. Casablanca, Aconcagua;
2. Maipo, Rapel, Curico, Maule;
3. Ilata, Bio-Bio.

Voici les vignobles que nous avons visités du 15 au 28 février 2002, dans les régions 1. et 2., au centre du Chili :

1. quatre vignobles dans la vallée du Maipo, au sud immédiat de Santiago :
- El Principal, à Pirque, Joint Venture entre les familles Valette (ex propriétaires de Château Pavie à St-Emilion) et Fontaine (propriétaires chiliens ayant replanté une estancia en vigne); 30 ha en exploitation, 70 à terme; 18 $ départ/bouteille;
- Santa Rita, à Buin, dans le style colonial; plus de 1000 ha de vignes réparties dans les différentes régions; produit quelque 60 Millions de litres/an;
- Vina Carmen, dont les placards publicitaires (le visage d'une belle femme brune en n&b) jalonnent l'autoroute Panaméricaine; exploitation de 750 ha filiale de Santa Rita et la jouxtant; visite menée par un oenologue de talent de 27 ans, José Morandé Vial (neveu de la grande marque familiale Morandé), la veille du début de ses (déjà sixièmes) vendanges...; adepte d'un traitement non violent pour les grains, de la maîtrise des rendements et de la culture raisonnée et bio-dynamique;
- AlmaViva, à Puente Alto à côté de Concha Y Toro, joint venture CYT/Baron Ph. de Rothschild; tout neuf, impressionnant de qualité et d'élégance architecturales; 80 $ départ/b en caisses de 6, distribution via la place de Bordeaux.

2. dans la vallée du Rapel, à côté de la ville de Santa Cruz :
- Casa Lapostolle, reçus par le Français Michel Friou, oenologue-maison qui travaille sous le contrôle de Michel Rolland; 300 ha répartis sur 3 sous-régions et achats sur 240 autres ha; dégusté 4 vins dont 1 chardonnay 2000, 1 merlot de Colchagua (1999) et 1 de Rapel (2000), et le beau cabernet sauvignon Apalta (Colchagua, 1999), à 60 $/b.
- Viu Manent, accueillis chaleureusement par Don José-Miguel Viu en personne; 250 ha en exploitation et 100 ha à planter; 12 T/ha; vins de 10-15 ans de potentiel; l'oenologue est Aurelio Montes.
Lire la rubrique " A New Mapa ? " sur www.winemagazine.com

3. dans la vallée de Casablanca :
- Veramonte, qui ressemble à une winery californienne par la distribution des bâtiments et la position de la bodega au coeur du vignoble (350 ==> 500 ha, 5000 b/ha, 3,1 Ml en 2001), au milieu de l'immense plaine de Casablanca, entre Santiago et Valparaiso; dégustation de 2 blancs et 4 rouges de 2000.

Soit sept vignobles, plus un petit vigneron le long de la route à El Raco (Vinicola Vinas del Maipo), qui fait aussi de la méthode champenoise (tourne à la main).

Nous avons trouvé des blancs excellents chez Carmen et Veramonte et de très bons rouges chez El Principal (1999), Viu Manent (1998 et 99), Casa Lapostolle (1999 et 2000) et Veramonte (le Primus 1999).
Par ailleurs, au restaurant nous avons pu boire un grand Montes Alpha rouge 1999 (Colchagua, 18 e), un très bon Santa Rita "120" blanc Chardonnay 1999, un bon Santa Rita "120" rouge cabernet sauvignon, un Casillero de Diablo 2000 et un Don Melchor 1999 de Concha Y Toro (ces vins entre 6 et 10 e); et quelques Santa Emiliana, Errazuriz, Cousino Macul, Santa Carolina et Undurraga (entre 4 et 6 e).
Nous n'avons pu trouver beaucoup d'autres vins de qualité, car destinés en priorité à l'exportation (de 85 à 100%) et donc indisponibles sur le marché intérieur, où ne se trouve guère que du vin bon marché.

Cette première sensibilisation au vin chilien nous avons fait prendre mieux conscience du côté relatif de notre culture pointue, de notre héritage et de réflexes gustatifs français orientés Bordeaux face au "goût tropical", comportant plus de chaleur, un fruit plus intense, moins d'acidité et curieusement moins d'arômes épicés.
- Les rouges, - merlot, CS ou pinot noir, et malbec et carmenère, quelquefois 100%, tous cépages non greffés -, nous sont apparus souvent flatteurs au nez (bouquet et arômes très variés et fortement parfumés), puissants en bouche (un bon degré d'alcool de +), avec une attaque vive, une belle matière tout en étant fluides, digestes, " liquides " (l'irrigation est pratique courante). La capacité de garde n'est pas évidente, notamment pour les blancs qu'il faut boire vite pour le fruit (et on n'a pas pu trouver de "vieux" càd + de 3 ans). Et surtout, ils nous ont semblé courts, presque volatils : on les a oubliés le lendemain matin (caudalie connais pas).
- Les blancs sont la plupart du temps "très bons" ou "bons", puissants eux aussi; souvent concentrés et boisés (semblables au goût "oaky" US) en chardonnay; abondamment parfumés et presque sans acidité en sauvignon; bien sur le fruit en sémillon; ouverts et convaincants en cépages d'Alsace et/ou d'Allemagne.

Voilà. C'était passionnant de découvrir, en ayant le temps et sous le soleil du Pacifique, un beau pays dont la viticulture est encore en développement, qualitatif et quantitatif - la surface d'exploitation a doublé en cinq ans passant de 56 000 ha en 1996 à 110 000 en 2001 -; et dont la tradition d'accueil est remarquable : nous avons eu à chaque visite un échange à la fois professionnel et sympathique et chaque dégustation était préparée avec soin et élégance. Enfin le vin du Chili nous a ouvert le palais à d'autres émotions gustatives.

retour nos voyages

 
webmaster